Mission d’études au Burkina : Le FDIF du Niger satisfait de ses échanges avec le FONAFI

Le Fonds National de la Finance Inclusive (FONAFI) a reçu, dans la semaine du 11 au 17 avril 2022, une mission du Secrétariat Exécutif de la Stratégie Nationale de Finance Inclusive du Niger. La délégation conduite par le Secrétaire Exécutif Mahamane MAKAOV est venue s’imprégner de l’opérationnalisation de l’instrument financier de la mise en œuvre de la stratégie nationale de finance inclusive (SNFI) du Burkina Faso qu’est le FONAFI. L’objectif étant d’assurer un meilleur fonctionnement d’un instrument similaire au Niger dénommé Fonds de Développement de l’Inclusion Financière (FDIF). A l’issue de son séjour burkinabè, le Chef de la délégation en a tiré le bilan à travers les questions de la Direction de la Communication et des Relations Publiques du FONAFI.

DCRP/FONAFI (D/F) : Qu’est ce qui a motivé ce séjour au Burkina Faso et principalement au FONAFI ?

Mahamane MARKAOV (MM) : Nous sommes au Burkina Faso dans le cadre d’une mission d’imprégnation auprès des organes chargés de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de la Finance Inclusive (SNFI). Le Burkina Faso et le Niger sont deux pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), deux pays voisins qui ont adopté chacun une stratégie nationale de la finance inclusive pour permettre l’accès au financement à leurs populations les plus vulnérables. Dans ce cadre, les deux pays ont mis des instances en place chargées de mettre en œuvre cette politique. Le Niger a mis en place un Secrétariat Exécutif. Au Burkina, c’est un Secrétariat Permanent chargé de la Promotion de l’Inclusion Financière. Dans les deux pays, il y a un instrument qui est le bras financier de la mise en œuvre de la stratégie. Au Niger, c’est le Fonds de Développement de l’Inclusion Financière (FDIF) et au Burkina, c’est le Fonds National de la Finance inclusive (FONAFI). Donc, il était important pour nous, dans ce contexte, de venir voir quels sont les progrès accomplis par le modèle du Burkina, quelles expériences nous pouvons tirer de nos collègues du Burkina pour nous permettre au Niger de continuer à mettre en œuvre cette politique.

D/F : Quel bilan pouvez-vous tirer de ce séjour ?

MM : Un bilan vraiment positif à tous les niveaux. Les échanges ont été très fructueux. Nous avons appris beaucoup de choses de nos collègues du Burkina et surtout dans la mise en œuvre de leur stratégie. Nous allons capitaliser toutes ces expériences au Niger pour nous permettre d’avancer. Nous avons rencontré le FONAFI, nous avons échangé sur son expérience. Nous avons pu trouver des points de complémentarité mais aussi des différences qu’il faille exploiter des deux côtés pour permettre d’appliquer efficacement ces politiques. En dehors du FONAFI, nous avons également rencontré les autres acteurs, notamment, l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés qui existe également au Niger. Nous avons rencontré quelques SFD (Systèmes Financiers Décentralisés), bénéficiaires du financement du FONAFI qui nous ont fait part de leur expérience de la mise en œuvre de ce financement au profit de la population.

D/F : Comment appréciez-vous le niveau de mise en œuvre de la stratégie nationale de la finance inclusive dans votre pays en comparaison avec celui du Burkina Faso ?

MM : Le niveau est satisfaisant. Nous sommes, tous les deux, pratiquement nouveaux. Nous avons été créés en 2019-2020 et les deux stratégies portent sur la période 2019-2023. Donc, c’est relativement jeune, surtout en tenant compte à partir de 2020 de l’impact du COVID qui nous a beaucoup retardé. Mais quand même beaucoup de progrès ont été accomplis. Au Niger, nous avons accompli beaucoup de progrès en l’espace de deux ans. C’est le cas au Burkina aussi mais je pense que le Burkina est relativement plus avancé que nous. C’est ce qui justifie d’ailleurs notre présence ici.

D/F : Quelles sont les perspectives pour votre Secrétariat Exécutif ?

MM : Les perspectives s’envisagent en termes d’opérationnalisation du Fonds de Développement de l’Inclusion Financière. C’est ce que nous allons faire au cours de cette année. Le fonds est constitué de quatre guichets mais à ce jour, il y’a un seul guichet qui est plus ou moins opérationnel. Donc, venir au Burkina s’inspirer de l’expérience du FONAFI va nous permettre d’ouvrir les trois autres guichets du FDIF en tenant compte de l’expérience du Burkina qui pourrait nous éviter certains écueils.

D/F : Au termes de votre séjour, avez-vous pu identifier des axes de collaboration avec le Burkina Faso ? avec certaines structures comme le FONAFI les SFD ?

MM : Absolument ! les contacts vont être conservés. Les échanges vont continuer à tous les niveaux, maintenant que les différents collaborateurs et collaboratrices se sont connus et qu’ils vont échanger les mails. Chacun va continuer dans son expérience et va essayer de revenir vers ses homologues du Burkina. Des échanges de coopération ont également été menés avec les partenaires. Le Burkina a accepté de nous accompagner auprès de certains partenaires notamment les fonds arabes avec lesquels nous n’avons pas encore de contact. Pour notre part, nous allons accompagner le Burkina auprès d’autres partenaires avec lesquels nous sommes avancés et auprès desquels il pourrait bénéficier d’appuis.

D/F : Un dernier mot ?

MM : Nos objectifs ont été pleinement atteints. Nous sommes satisfaits de cette mission. Merci à tous les collaborateurs pour l’accueil chaleureux dont ma délégation et moi avons bénéficié. Merci beaucoup. Nous garderons un bon souvenir de nos collègues du Burkina.

Propos recueillis par Sandrine TANKOANO/WEDRAOGO